HOMMAGE A WILFRED THESIGER

"The last of the great desert explorer"

2003

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©BBS News

 

Der Spiegel, 1.9.03 

 

 

©EPA

Photographies recueillies sur le Net. En cas de contestation, prière de prévenir l'auteur de ce site

 

 

              Wilfred Thesiger était le dernier grand aventurier de la génération des Théodore Monod. L'Abyssinie, la péninsule arabique, le fameux "Quart vide", le Kenya constituaient autant de pays d'adoption dont il avait prodigieusement aimé le mode de vie traditionnel et pour lesquels il regrettait un passage à notre modernité qu'il abhorrait. Reste ses ouvrages comme autant de témoignages d'une passion pour l'aventure désormais quasiment interdite : "J'ai vécu tout juste à temps pour voyager, voir et faire l'expérience d'un monde en voie de disparition, et pour vivre la vie de mon choix".

"Thesiger continue to risk his life exploring the Middle East, Africa and Asia until he was 70, when he retired to live in a house without water or electricity in Maralal, Kenya. His credo was this : "The harder the life, the finer the person." He was knighted in 1995", Time, 8 septembre 2003

"Il était d'un autre âge, né en 1910 dans une des huttes en torchis qui servaient de légation britannique à Addis-Abeba jusqu'à ce que son père, ministre plénipotentiaire en Abyssinie, en fasse construire une en pierre, plus moderne. Mais même dans les années 80, quand il vivait dans le nord du Kenya sur le las Turkana, un de ses jeunes compagnons indigène, Lawri Leboyare, pouvait encore plaisanter devant lui : "L'âge de pierre, c'est toi. Nous à côté, on est moderne." Wilfred Thesiger, le dernier des "originaux" d'un empire qui n'en fabriquait plus depuis longtemps, disait vouloir finir sa vie chez ses amis turkanas, son cadavre exposé au soleil, laissé à la discrétion des chacals. Tout chez lui était démesuré : sa taille, sa bouche, son nez, et surtout ses oreilles, qui lui avaient valu un surnom chez les Turkanas voulant dire "vieil éléphant qui marche à l'écart de tous". Mais, au milieu des années 90, ses deux compagnons qu'il considéraient comme ses fils étant morts, et lui-même souffrant de la maladie de Parkinson, il était rentrée en Angleterre, où il a fini ses jours dans une maison de repos dans le Surrey. C'est aussi ça l'histoire de sa vie, ce désir inabouti d'en finir en grand style d'un monde qu'il n'aimait pas."

Philippe Garnier, Libération, 27 août 2003

"A l'est du Yémen, s'étend le désert et les fabuleuses oasis de l'Hadramaout. (...) Il y a cinquante ans, ce désert était encore largement une tache blanche sur les cartes de géographie et les bédouins n'avaient pas encore été emportés par les conséquences de la fièvre pétrolière. Un homme s'est alors lancé à sa découverte : Wilfred Thesiger mort à Londres ce week-end à l'âge de 93 ans, le plus grand explorateur et écrivain des déserts avec Théodore Monod, mort il y a deux ans. Pendant cinq ans, de 1945 à 1950, l'explorateur a sillonné le désert accompagné par des Bédouins. Il a raconté en 1959 son aventure dans un livre merveilleux, Le désert des déserts."

Guy Duplat, La Libre Belgique, 27 août 2003

"The death of a great British explorer who became the inspiration of the young and the old alike in Arabia came as a shock for his friends in the UAE and Gulf region.

Sir Wilfred Thesiger, who made the UAE his second home, and who made th world share and realise the difficult challenges of the Arab Bedouin desert life, passed away on Sunday, August 24.

The news of his death was received by all his friends and old companions as a sad event.

"It is shocking news for me. I've lost a great friend, a caring brother and an honest man who always stood by us in hardship," Salem bin Kabina, the local team leader during Sir Wilfred's first Empty Quarter expedition, told Gulf News from Oman where he has gone for a summer break.

Thesiger was the last and the greatest of the small number of explorers to cross the harsh Rub Al Khali (the Empty Quarter) more than 55 years ago. According to bin Kabina, he has not seen a man like "Mubarak bin London", the name he gave to Sir Wilfred.

"He was a strong man to brave the harsh Rub Al Khali under scorching sun, and that with patience and glory, " he said of his experience during their desert expeditions.

Nissar Hoath, 27 août 2003