THÉODORE MONOD ET LE DÉSERT 

SOMMAIRE

Biographie
La mort de Théodore Monod (2000)
Au Yémen (1995)

Documents

Trois lettres de Louis Massignon à Théodore Monod   
Colloque Louis Massignon (1990)
Témoignage sur Louis Massignon (1990)
Correspondance (1990)
Forum méhariste de Saint Poncy (1999)

 

 

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 « Le désert en tant que tel est très émouvant. On ne peut rester insensible à la beauté du désert. Le désert est beau parce qu’il est propre et ne ment pas. Sa netteté est extraordinaire. On est jamais sale au désert. (…) Le désert est presque impudique, le sol ne s’y montre recouvert d’aucun couvercle végétal. Il montre son anatomie avec une impudeur prodigieuse (…) Le désert appartient à ces paysages capables de faire naître en nous certaines interrogations »  

"Au fond, j'aurai été l'un des derniers voyageurs sahariens de la période chamelière. Une secrète mélancolie s'attache aux choses qui meurent, quand on les a beaucoup aimées. Bien sûr, il faut savoir refermer les parenthèses, accepter de se voir relayé, savoir, sur la pointe des pieds, discrètement, disparaître dans la coulisse.

L'exploration méhariste, école de fortitude et d'endurance, a donné, je crois, ce qu'elle pouvait donner. Elle s'est achevée sur quelques performances hauturières que personne sans doute ne reproduira. Son rôle, sans disparaître tout à fait, va perdre l'essentiel de son importance avec l'irruption au désert de techniques nouvelles d'investigation et, surtout, de circulation.

Il faut savoir, bien sûr, à la fin du chapitre, tourner la page et nous la tournerons. Nous n'en conserverons pas moins, nous les Sahariens d'hier, quand notre désert sentira le pétrole, l'ardente et presque douloureuse nostalgie de celui qu'embaumaient les chatons d'or des mimosas, de celui qui arrachait à un Bédouin, perdu au cœur de cette effroyable immensité sans puits, mais devant l'aimable vert-bleu de quelques touffes de hâd sur un sable orangé, ces mots : "trab mounek" ... "ah! le beau pays!"

Théodore Monod, Déserts, AGEP, 1988, p.307