Lhistoire
des Sept Dormants dÉphèse, ou des Gens de la Caverne, les Ahl al-Kahf selon
le Saint Coran, ne doit pas être reléguée au rang des curiosités folkloriques, ni
passer pour une pieuse légende.
Sa symbolique particulièrement riche concerne, en
effet, autant lhomme en sa dimension spirituelle que lhumanité tout entière
destinée à entrer, elle aussi, dans le sommeil des Sept Dormants : pour ressusciter
avec eux le Jour de la sortie des tombeaux : " Écoute !... Le Jour
où le crieur criera dun endroit proche, le Jour où ils entendront en toute
Vérité le Cri, ce sera le Jour de la résurrection. " (Coran, L,
41-42) ! *
Pour avoir refusé de sacrifier aux idoles, les Sept
Dormants dÉphèse sont des martyrs de la Foi.
Parce quils se sont réveillés un jour du
long sommeil amoureux où Dieu les retenait, ils sont des témoins de la
Résurrection.
Pour s’être abandonnés à la Volonté de
leur Seigneur, pour sêtre laissé " bercer " par sa
Miséricorde, ils appartiennent au nombre des témoins de lAmour Éternel.
Leurs prières détournent de la Colère divine, ils
intercèdent pour ceux qui les invoquent, chrétiens et musulmans, et les protègent au
quotidien des morsures des chiens ainsi que des tempêtes en mer.
Adolescents promis à léternelle Jeunesse de
lAmour, ils incarnent la fidélité amoureuse.
Ils sont, enfin, les véritables
" preux ", les champions du combat pour la foi, du
jihâd.
Leur Caverne reste le lieu de refuge pour certaines
âmes meurtries par " les luttes de la vie " et on pense à
Nerval, Baudelaire ou Edgar Poe, pour ne citer queux,
quune intuition souveraine a conduit à la recherche dun monde où dormir
inconscients, à la manière des Sept Jeunes Gens.
Elle est également le terme de la quête dun
pèlerin mystique, sexilant du monde occidental pour regagner sa patrie
dorigine, ainsi que le lieu de sa seconde naissance : " La grâce
divine qui octroie lEsprit est devenue Compagnon de la Caverne. "
Elle est, enfin, une image de ce Cur sur
lequel le disciple bien-aimé sest reposé, lors du Dernier Repas, où il reçut la
grâce den entendre les battements.
Cest ainsi que, dans la Caverne de
lAmour éternel, où prirent refuge un jour Sept jeunes gens dÉphèse, bat le
Cur de Celui qui est lAmour :
" Cest Lui, lAmour, qui
savance au seuil de la Caverne, en découvrant sa Blessure au cur, et qui
invite le saint dormeur à quitter lasile du sommeil, pour entrer, avec Lui, dans
les jardins de la Résurrection. "
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