Éphèse est cette « terre
onirique » qui vit le séjour de la Mère de Dieu et de Jean, le
disciple bien-aimé, qui devint la première des Sept Églises d’Asie
dans l’Apocalypse de Jean, où ce dernier vécut avec ses
disciples et où il fut enseveli, - qui vit aussi les dernières années
de Sainte Marie-Madeleine et sans doute la Dormition de Marie, - qui
vit, enfin, la définition de la Théotokos, en 432, précédant
de quelque vingt ans le réveil miraculeux des Sept Dormants (448).
Le
retour est le moment où le pèlerin, ayant atteint le terme de
son cheminement, prend conscience, sur les lieux où l’ont conduit
ses pas, que la maison, la famille qu’il a quittées ne sont pas sa
vraie patrie, et que son pèlerinage terrestre ne s’achève pas là
où il est venu prier et adorer, mais bien plutôt qu’il commence.
Il quitte alors le visible pour l’invisible, la géographie physique
pour une géographie spirituelle, et s’il doit un jour retourner
chez lui, ce sera avec la nostalgie du paradis perdu, de cette patrie
qui est sienne au-delà de toute patrie terrestre. Il marche désormais,
et pour toujours, sur ce chemin qui s’ouvre devant lui, dans son
propre cœur : ce « chemin mystérieux qui mène vers
l’intérieur », comme dit Novalis.
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Les Sept Dormants d'Éphèse Voir
aussi : Hommage au Pèlerin russe -
Marie/Maryam (Frithjof
Schuon) Copyright ©2000, Jean Moncelon |