Enfants du Verbe
J'ai décrit
fidèlement les élans et l'infini d'aimer, et exposé
combien le désir amoureux, dans son essentielle
vérité, joint l'homme au monde des divins,
l'enjoint, dans son appel enivré, d'y retourner
infiniment son coeur. Ce que j'ai fait, à mes
risques et périls, visant le meilleur, acceptant par
avance le pire.
La caresse céleste que suit à la trace l'émotion
amoureuse (et réciproquement), est aussi bien la
tristesse sans mot de la séparation. C'est l'unique
chance pour le Verbe.
Le silence danse au clair de simples mots, et
l'image de l'aimée chante dans le vent, et la vie
est consentante.
Amour en ses jardins demeure égal comme la mer sous
les étoiles, quand le lagon dort.
Chacun entend le silence dans l'écho de vos mots, et
la plus douce mélodie s'élève dans les coeurs.
Amour alors a l'univers pour dépendances, et ton
coeur n'est jamais comblé, et tu peux te donner, t'offrir
à l'existence.
Une miette quotidienne te suffit, mais l'océan ne
suffit pas à tes marées.
En haut les anges chantent à la vue du jour prochain
dans ta main, et te tendent la leur, comme un
nouveau soleil. |