PATAGONIE Visions d'un Caballero

Marc-Antoine Calonne

Récit d'un périple à cheval en Patagonie, des canaux chiliens de la Terre de feu aux steppes patagonnes

JM Calonne

L'auteur

 

 

 

 

 

 

 

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Canal Messier

le canal Messier

"Parti la veille de Puerto Montt, le fleuron de la compagnie Navimag frayait sa route vers le Sud. Il nous fallait emprunter sur quelque quinze cents kilomètres un labyrinthe de canaux pour rallier en trois jours la ville de Puerto Natales. L'impossibilité d'ouvrir une piste du côté chilien de la Cordillère fait de ce bateau l'unique lien entre la Panaméricaine et la région de Puntas Arenas."

"Découvrir les merveilles naturelles de la Patagonie en omettant les hommes qui la peuplent revient à manquer une partie de son trésor. Mes montures m'ont permis d'être reçu comme rarement je le fus, et les portes qui ne sont ici jamais fermées au visiteur s'ouvrir plus grandes encore. L'étranger qui affronte le désert et son vent incessant trouve toujours un accueil à la mesure de l'immensité de la steppe où il a chevauché. Et il est bon, quand tombe le soir après l'isolement du jour, d'atteindre l'estancia où, sans même connaître le maître des lieux, on peut déjà se réjouir à l'idée de partager avec lui maté réconfortant et l'asado si délicieux."

A propos des Patagons

"Les Indiens de Patagonie et de Terre de Feu vivaient dans une certaine tranquillité jusqu'à l'arrivée des Blancs ; ils ne subissaient alors que les assauts du vent et des tempêtes. Quand Magellan entre dans le détroit en 1520, il ignore qu'il sonne le glas des quelques milliers de Yámana et d'Alakaluf qui peuplent alors les rives de cette région inconnue. Dans son sillage suivront, quelques siècles plus tard, aventuriers de bas étage, chercheurs d'or et chasseurs de peaux, qui ne s'embarrasseront pas de sentiments face à ces créatures que Darwin lui-même décrivait en ces termes : "Ces malheureux sauvages ont la taille rabougrie, le visage hideux, couvert de peinture blanche, la peau sale et graisseuse, les cheveux mêlés, la voix discordantes et les geste violents." Les navires qui empruntaient le détroit détournèrent de leurs occupations ancestrales ceux qui devinrent alors les clochards de la mer, allant mendier ou recevant un peu d'alcool contre plusieurs danses et singeries, et attrapant les maladies vénériennes que les matelots transmettaient à leurs femmes prétendument "hideuses". Les missionnaires, armés de leur seule intention d'évangéliser quelques âmes de plus, causèrent sans le vouloir la perte des Yámana, qui ne supportèrent pas d'être parqués dans les missions et se laissèrent mourir lentement. Les Tehuelche et les Ona tombèrent le plus souvent sous les balles des éleveurs. De tous ces peuples, il ne reste aujourd'hui qu'une dizaine d'Alakaluf, à Puerto Eden..."

L'ouvrage a été publié aux éditions Transboréal en novembre 1999