NICOLAS BOUVIER

L'Usage du Monde

SOMMAIRE

Le Dictionnaire :

De Afghanistan à Musique

De Photographie à Visage

Oeuvres :

Le dehors et le dedans

Bibliographie

Documents :

Pourquoi Nicolas Bouvier

Hommage à Nicolas Bouvier 

 

*

Retour à Nicolas Bouvier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En Azerbaïdjan

 

Nicolas Bouvier et Thierry Vernet, son compagnon de voyage, qui illustrera L'Usage du Monde

Il a été beaucoup écrit sur L'Usage du Monde, le premier ouvrage - magistral - de Nicolas Bouvier. Il s'agit effectivement d'un livre bien remarquable, qu'un quatrain de Hafiz, cité par Nicolas Bouvier lui-même, - il l'avait inscrit sur la portière de gauche de sa Topolina, - résume mieux que tout autre commentaire : Même si l'abri de ta nuit est peu sûr / et ton but encore lointain / sache qu'il n'existe pas / de chemin sans terme / Ne sois pas triste."

*

"C'est la contemplation silencieuse des atlas, à plat-ventre sur le tapis, qui donne ainsi l'envie de tout planter là. Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu'on y croire, aux idées qui vous y attendent..."

"La vie nomade est une chose surprenante. On fait quinze cents kilomètres en deux semaines : toute l'Anatolie en coup de vent. Un soir, on atteint une ville déjà obscure où de minces balcons à colonnes et quelques dindons frileux vous font signe. On y boit avec deux soldats, un maître d'école, un médecin apatride qui vous parle allemand. On baille, on s'étire, on s'endort. Dans la nuit, la neige tombe, couvre les toits, étouffe les cris, coupe les routes... et on reste six mois à Tabriz, Azerbaïdjan."

"La musique du persan est superbe, et cette poésie nourrit d'ésotérisme soufi, une des plus hautes du monde. En doses massives, elle a cependant ses dangers : elle finit par remplacer la vie au lieu de l'élever, et fournit à certains un refuges honorable hors d'une réalité qui aurait pourtant bien besoin de sang frais. A l'exemple d'Omar Khayam, beaucoup de jeunes persans : ... déchiraient en secret le triste plan du monde... puis ils en restaient là"

"Ce jour-là, j'ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s'en trouverait changée. Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'être qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr"