BIBLIOGRAPHIE
L'Islâm, Bloud & Gay, 1963 (épuisé)

"Quant à l'auteur de ce petit livre, il espère s'être comporté avec objectivité et sympathie, comme un reverent agnostic [expression de Gilbert Murray, appliquée à Nehru par M.C. Chagla], c'est-à-dire comme un incroyant qui respecte les convictions des autres." (p.127).

Les Officiers, Seuil, coll. "le Temps qui court", 1958 (épuisé)

Les Arabes, Que sais-je, P.U.F., 1959 (épuisé)

Soldat de Fortune, Bernard Grasset, 1966 (épuisé)

Dossier secret sur Israël: le terrorisme, Guy Authier, 1978 (épuisé)

Aux cinq couleurs de l'Islam, Maisonneuve & Larose, 1989

La pensée arabe, Seghers, 1987

Les Musulmans soviétiques, Seuil, 1982

Lawrence d'Arabie, le lévrier fatal, Hachette, 1987

Le monde musulman, Horizons de France, 1963 (épuisé)

L'Islam noir, une religion à la conquête de l'Afrique, Seuil, (1964), 1980

Iran, coll. "Petite Planète" (1957), 1978, n°13 (épuisé)

Maroc, Seuil, coll. "Petite Planète", (1962), 1984, n°31 (épuisé)

Indonésie, Seuil, coll. "Petite Planète", (1972), 1978, n°44 (épuisé)

Le linceul de feu : Louis Massignon, Vegapress, 1987 (épuisé)

Discours sur l'histoire universelle, d'Ibn Khaldûn, (1967-1968), Sindbad, 1978

Voyages d'Ibn Battûta, Anthropos, (1968), 1979

Le vin, le vent, la vie, d' Abû-Nuwâs, Sindbad, 1979

L'Epître du Pardon d'al-Maarrî, Gallimard, 1984

Quatrains d'Omar Khayyâm & Ballades de Hâfez, Sindbad, 1983

Le Livre de l'Inde d'Al-Bîrûni, Gallimard, 1987

L'amour, l'amant, l'aimé, de Hâfez Shirâzi, Sindbab, 1989 

EXTRAITS

Soldat de Fortune

"Je suis resté longtemps un soldat de fortune. Né dans la tradition coloniale, mais dans le non-conformisme familial, j'ai passé un quart de siècle sous l'uniforme. Au moins deux fois, dans ma vie militaire, au Tonkin et au Maroc, j'ai vu amener mon drapeau. Pourtant je n'ai pas le cœur brisé et l'évolution des choses me semble juste et normale. Après tant de cris d'amertume poussés par tant de soldats perdus, pourquoi ne ferais-je pas entendre la voix d'un officier de tradition, de vocation et de fortune, qui n'a jamais pu croire que décoloniser pût être un déshonneur ou un crime?" (p.11).

"Mais dira-t-on, Israël est un État moderne et la plupart des Juifs y sont incroyants. Peut-être, mais en période crise, les plus sceptiques des dirigeants retrouvent des accents bibliques et vengeurs." (pp. 15-16)

Aux cinq couleurs de l'Islam

"A l'origine, il y a, comme toujours, une idée de Louis Massignon (1883-1962). En 1939, il avait donné une série de causeries à la radio. A la fin, il répartissait le Monde musulman entre "Arabes et arabisés, Iraniens, Turcs, Hindous, Chinois, Malais, Somalis, Éthiopiens et Soudanais." Quelque vingt ans plus tard, j'envisageais, avec son accord, de redistribuer ces ethnies en cinq grandes aires culturelles chacune autour d'une langue commune : Arabes (avec l'arabe), Irano-indiens (avec le persan), Turcs (avec le turc), Malais (avec le malais) et Noirs. Dans ce dernier cas, la réduction est plus difficile, faute de langue unique (la plus répandue étant le swahili, en Afrique orientale, avant le haoussa et le peul). Cette classification est, sans doute, arbitraire dans bien des cas, mais elle présente l'avantage de concentrer dans cinq ensemble de nombreuses nationalités jusque là dispersées entre les limites artificielles des États.

    Ce sont ces aires culturelles que j'appelle : "Les cinq couleurs de l'Islâm".

Les Musulmans soviétiques

Voilà un livre qui, sans doute, ne plaira pas à tout le monde. (...) Les uns ne les trouveront pas assez obstinément anti-communiste, les autres penseront qu'il ne rend pas suffisamment justice aux aspects positifs de l'Union Soviétique. A vrai dire, je n'ai pas cherché à tenir la balance égale. Je n'ai jamais cru au "juste milieu", mais plutôt, avec André Gide, que "les extrêmes me touchent". (p.9)

La pensée arabe

"Plus que jamais, je demeure convaincu qu'à l'origine des maux dont souffre notre monde, notre société, notre vie, il y a l'ignorance, cette ignorance de l'Autre, de celui qui est "différent". L'ignorance conduit tout droit à l'incompréhension, au mépris, à la haine, à la mort. C'est pourquoi il nous faut à tous le plus de clefs possible, pour comprendre enfin que Valéry avait raison de dire : "Enrichissons-nous de nos mutuelles différences!" (p.192)

Lawrence d'Arabie, le lévrier fatal

" Depuis qu'en 1935, à Saint-Cyr, j'ai appris la mort de Lawrence, je suis fasciné par le personnage et par sa destinée. En 1937, j'ai découvert, en anglais, Les Sept Piliers de la Sagesse. Et quarante ans plus tard, en 1978, j'ai réfléchi à cette phrase du Palestinien Edward Saïd (Orientalism) : "Mis à part un génie comme Louis Massignon, il n'y a pas eu de Lawrence français." (p.11).

Le vin, le vent, la vie, d' Abû-Nuwâs

"Il me semble nécessaire de dire qu'à mes yeux, et contrairement à une opinion commune, ce ne sont pas les poème bachiques qui me paraissent les plus importants chez Abû-Nuwâs : ce sont les poèmes érotiques, dont le filon parcourt toute son œuvre. Il reste qu'Abû-Nuwâs a parfois des accents mélancoliques, devant la beauté inaccessible et cruelle. Il est vrai qu'il chante "le vin, le vent, la vie", trois mots arabes, de même racine (râh, rîh, rûh), que l'on trouve d'ailleurs rapprochés dans un de ses poèmes : "Le vin, plus subtil que l'esprit, plus parfumé que son odeur." Mais n'eût-il pu gémir, comme Goethe, beaucoup plus tard : "Je t'aime : qu'est-ce que ça peut te faire?"

L'Islam noir, une religion à la conquête de l'Afrique

"Je sais que le titre : l'Islam noir, prête le flanc à la critique et que des Africains musulmans me l'ont amicalement reproché. Mais, puisque, tel qu'il est, il aborde son troisième voyage, il m'a semblé qu'il valait mieux le garder, car, après tout, c'est sous ce nom qu'il s'est fait connaître" (Préface à la troisième édition)

L'amour, l'amant, l'aimé, de Hâfez Shirâzi

"C'est l'amour qui est le cœur des ghazal et du Divân de Hâfez. Qu'il soit charnel, idéal ou mystique, un seul mot, d'origine arabe : 'eshq, le désigne. Chez notre illustre poète, il n'est question que de la trinité "l'amour, l'amant, l'aimé" ('eshq-o 'âsheq-o ma'shuq). Et c'est bien Hâfez qui a écrit ce beau vers : "Celui-là ne mourra jamais, dont le cœur ne vit que d'amour".

 

 

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