LE BESTIAIRE DU CHRIST

Louis Charbonneau-Lassay

 

Sommaire

Quelques symboles - Bibliographie

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Retour à Charbonneau-Lassay

Édition 2006, chez Albin-Michel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réimpression de l'édition originale de 1940, chez Archè - Milano

 

La réédition du Bestiaire du Christ de Louis Charbonneau-Lassay est un événement. Cette oeuvre monumentale, et certainement unique en son genre, était recherchée depuis des années par les connaisseurs de Louis Charbonneau-Lassay (et de René Guénon) et l’édition originale de 1940, aux éditions Desclée, De Brouvwer, avait atteint des sommes considérables.

L’ouvrage lui-même, avec son milliers de pages et surtout ses « mille cent cinquante-sept figures gravées sur bois par l’auteur », autant que la personnalité de Louis Charbonneau-Lassay expliquent la quasi-dévotion qui entoure cette œuvre exceptionnelle

Qui était Louis Charbonneau-Lassay?

Né en 1876, il aura consacré toute sa vie à la symbolique, spécialement autour de la figure du Christ, à travers l’archéologie, la numismatique, l’héraldique, etc., après avoir renoncé à l’enseignement, pour des raisons de santé, et être revenu à l’état de laïc – jusqu’en 1903, il appartenait à la Congrégation des Frère de Saint-Gabriel. Parallèlement, il développera une activité de graveur et d'imprimeur qui aurait pu à elle seule lui apporter une certaine notoriété. Mais la vie pieuse de Louis Charbonneau-Lassay devait demeurée dans une grande discrétion, jusqu’à sa mort le 26 décembre 1946.

Deux ou trois traits singuliers, pourtant, attirent l’attention. Le premier concerne l’amitié intellectuelle qu’il noue avec René Guénon, dans les années 20. Il n’est pas indifférent de trouver, dans la préface au Bestiaire du Christ, mention de ce dernier, à qui il emprunte sa définition du symbole, dans une longue citation extraite de L’Introduction à l’étude des doctrines hindoues : « Le nom de « symbole », dans son acception la plus générale, peut s’appliquer à toute expression formelle d’une doctrine, expression verbale aussi bien que figurée, etc. ». René Guénon à son tour mentionnera à de nombreuses reprises les travaux de son confrère. L’un et l’autre collaboreront d’ailleurs à la revue Regnabit, partageant le même intérêt pour le thème du Graal (et du Coeur). Toutefois, Louis Charbonneau-Lassay ne suivra pas René Guénon dans son affirmation de la Tradition primordiale, qu’il assimilera même à « une super-religion ».

 

Un autre trait marquant sera la collaboration d’un mystérieux « asiatique » du nom de Saï Taki Movi, dont il recueillera des informations connues « en certains cénacles très réservés de la Mongolie et des régions voisines », selon ce qu’il en dit dans le Bestiaire du Christ.

 

Et surtout, Louis Charbonneau-Lassay recevra le dépôt d’une des dernières, sinon la dernière, organisations ésotériques chrétiennes, L’Estoile internelle, « qui n’a jamais compté plus de douze membres ». René Guénon en avait reconnu le « caractère orthodoxe et sain ». A la mort de Louis Charbonneau-Lassay, l’organisation, dont les origines remontaient au 15e siècle, devait s’occulter ou disparaître tout à fait. Il n’en reste pas moins qu’il a emprunté aux manuscrits originaux et à la « doctrine mystique » de L’Estoile internelle nombre d’éléments traditionnels pour son Bestiaire du Christ, et c’est assurément une raison supplémentaire pour s’intéresser à cet ouvrage.

         Un simple aperçu sur la table des gravures – au nombre de 1157, rappelons-le – ou sur les 135 chapitres de la table des matières donnera la mesure de son importance. Des animaux fabuleux aux poissons, de la salamandre au loup et au dauphin, « emblème du Christ Ami », de « quelques parties du corps humain » aux « significations diverses de la perle dans la symbolique chrétienne », etc., le Bestiaire du Christ nous invite donc à un prodigieux voyage au sein d’une symbolique chrétienne qui se rapporte à la Science sacrée et à la Tradition – Symbolique et Tradition très négligées aujourd’hui, y compris au sein du christianisme qui en demeure cependant l’héritier. On se prend à espérer que la présente réédition suscitera un mouvement d’intérêt nouveau pour ces symboles traditionnels typiques de l’Occident chrétien.